Pour comprendre la méthode Pikas

(actualisé le ) par Emmanuel AUZELY

Qu’est-ce que du harcèlement en milieu scolaire ?
Le phénomène nommé « harcèlement » a particulièrement explosé en France à compter des années 2000 alors qu’il est traité dans d’autres pays depuis une vingtaine d’années. Il a été étudié notamment par 2 chercheurs dont les théories divergent : Anatol PIKAS qui désigne ces agressions par « mobbing » et Dan Olwéus par le terme « bullying ». Au-delà de l’aspect sémantique des termes, il est important de comprendre ce qu’ils désignent.
Le1er, « mobbing » désigne une action de groupe, une disproportion qui résulte du nombre et une action perpétuée sous l’influence du groupe, son intentionnalité n’étant pas toujours avérée.
Le 2nd « bullying » désigne des actes répétés avec intention de nuire et perpétrées dans un cadre de disproportion des forces. Il est (serait ?) même possible de décrire un profil type des leaders agresseurs dans ce cadre.
La loi française a choisi de reconnaître le délit de harcèlement moral en 2002 et tout naturellement le terme harcèlement a été retenu dans le cadre scolaire pour désigner les 2 phénomènes « bullying » et « mobbing » alors que leur origine et leur traitement sont différents.
Les établissements scolaires sont tous touchés par ces agressions (ce que Hannah Arendt désigne comme « la tyrannie des pairs ») et à ce titre nous mettons tout en œuvre pour les faire stopper le plus rapidement et le plus efficacement possible. Cependant, si les théories convergent vers une agression due à un groupe en surnombre il convient de s’interroger sur l’existence de l’intention individuelle de nuire, l’efficacité des traitements dépendant de cette analyse. Les études menées montrent que 80% de ces agressions sont du type « mobbing » et que le traitement par la méthode Pikas est le plus efficace. En revanche, pour les agressions du type « bulliyng », elles pourront être traitées par les méthodes traditionnelles.

Qu’est-ce qu’une cellule Pikas-« Ecoute collège » ?
Une cellule Pikas (nommée Ecoute collège) est constituée d’adultes (enseignants, surveillants ou agents) qui n’ont pas de pouvoir coercitif (donc pas de CPE ou de personnel de direction). Lorsqu’un élève est signalé (par des parents, des enseignants, des personnels ou des élèves) comme étant la cible de moqueries, …. la cellule est saisie et un ou plusieurs membres mène de brefs entretiens avec l’élève concerné, des témoins et les intimidateurs présumés. Ces entretiens ont pour but de faire prendre conscience aux agresseurs présumés du mal-être de leur cible. Elle repose ainsi sur le principe de la « préoccupation partagée », c’est-à-dire qu’il s’agit de faire ouvrir les yeux au groupe d’agresseurs sur le mal qu’ils font à leur victime et de leur demander de formuler des propositions pour arranger les choses. Les entretiens menés avec la victime permettent de mesurer la prise de conscience à son égard et ainsi la résolution de la situation.
Cette cellule n’a donc aucun pouvoir de punition ou de sanction. Elle a pour objectif de faire cesser l’agression le plus rapidement possible.
En revanche, si la cellule constate l’échec de la méthode, le dossier est transmis à la Direction afin qu’il soit traité de manière traditionnel avec éventuellement prise de décision quant au traitement disciplinaire.

Pour aller plus loin :
vidéo
https://www.preoccupationpartagee.org/
http://www.pikas.se/scm/